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Maguy GARY

 

Je m’appelle Maguy GARY. Je suis née le 6 avril 1928 à Marcillac, j’ai 85 ans. J’ai 3 sœurs, 1 frère, quinze neveux et une vingtaine de petits neveux. J’ai vécu à Rodez. J’aimais les vacances, les promenades en montagne avec les amis. J’aime aussi les fleurs de montagne. Je suis allée dans les Alpes, dans les Pyrénées. J’aime les couleurs de plus en plus vives en altitude. J’essayais de repérer les animaux (les oiseaux, les biches). Maintenant, je fais partie d’un groupe de marche. J’aimais faire la cuisine. Je préférais préparer les desserts et plus particulièrement le « soleil » de Marcillac (500g de farine, 3 œufs, 200g de sucre et 150g de beurre, des amandes ou des noix). J’aimais bien lire. J’ai beaucoup aimé le livre sur Nelson Mandela. J’ai aussi vu le film Invictus. J’aime pouvoir revoir mes amis. Beaucoup d’entre eux reviennent me voir à la maison de retraite. J’aime beaucoup les visites de ma famille. Ma nièce que je voie le plus souvent s’appelle Cécile. Je lui téléphone et si elle n’est pas chez elle, elle me rappelle le soir. Je peux compter sur elle. Elle n’hésite pas à me rendre service.

 

Les métiers d’avant et de maintenant :

J’ai travaillé avec les enfants. J’étais au service des enfants de l’aide sociale à l’enfance à Montpellier. J’ai repris les études d’infirmière. Par la suite, je suis devenue assistante sociale. Mes études ont duré trois ans. Expliquons le métier de l’aide sociale à l’enfance. Je m’occupais des enfants abandonnés dont les parents ne pouvaient pas s’occuper. Quelques fois, c’était le juge qui prenait la décision d’enlever les enfants à leurs parents. Au départ, je travaillais à Montpellier, ensuite je suis venue à Rodez et je suis rentrée à la Mutualité sociale agricole. J’ai toujours travaillé en milieu rural. Les études d’infirmière ont changé. Maintenant il faut avoir le bac. Cela dure trois ans au lieu de deux. Avant nous écrivions sur des feuilles à la main. Aujourd’hui les dossiers sont classés dans des ordinateurs. De mon temps, je ne connaissais pas l’ordinateur. Je ne m’en étais jamais servi. En tant qu’assistante sociale, je répondais au besoin des familles qui le demandaient, aux questions sur un plan législatif (les demandes de retraite entre autre). Vers la fin, mon métier a commencé à changer. Mon métier s’est ouvert. On nous demandait de travailler avec des groupes ou de stimuler les personnes intéressées (pour un service d’aide ménagère par exemple). Quelquefois on avait des services qui nous demandaient des enquêtes sur un quelconque sujet. Ce métier est très varié. Mon père était agriculteur. Mon frère a continué de travailler dans l’exploitation familiale. Il a quatre enfants qui ont fait des études. L’agriculture a beaucoup changé, je ne sais pas si il y aura une suite sur l’exploitation. Le métier d’agriculteur se faisait à la main, maintenant, ils utilisent des machines. L’exploitation était basée sur la polyculture, c’est-à-dire la traite, l’élevage. Il y avait une trentaine de vaches, des poules, des chiens, des lapins. Dans la ferme, je participais à toutes les tâches. Le rôle des hommes et des femmes était partagé. Les femmes s’occupaient de l’intérieur, des enfants et un peu du jardin. Le métier extérieur étant pénible, il était réservé aux hommes.

 

L’école :

Je suis allée à l’école à Marcillac, où je suis née. C’était l’école des Prades, une école réservée aux filles. Dans le temps, les filles et les garçons ne se mélangeaient pas. On allait au catéchisme et à l’église au moins une fois par semaine. On allait à l’école le lundi, le mardi, le mercredi, le vendredi et le samedi. Le jeudi et le dimanche étaient nos seuls jours de repos. Le midi, comme je n’habitais pas loin, je rentrais manger chez moi. Je suis restée à l’école des Prades jusqu’à mon certificat d’étude (vers 12 ans). A l’école, on avait de l’histoire-géographie, du français, de l’arithmétique, de la gymnastique, de la morale (on apprenait la politesse et le bien vivre). On nous apprenait aussi à coudre. J’étais externe mais certaines venaient de loin et étaient pensionnaires. C’était les sœurs qui nous faisaient les cours jusqu’à la fin du certificat. Pendant les récrés, on jouait à la corde à sauter ou au ballon prisonnier. Quelques fois, on jouait à la marelle, mais cela dépendait des modes et des saisons. Comme punitions on devait copier des lignes ou faire de la récitation. J’ai fait ma sixième et ma cinquième à Marcillac, à l’école du couvent.

Ensuite, je suis allée à Rodez pendant la guerre. J’étais pensionnaire et je mangeais tous les jours à la cantine. On dormait dans de grands dortoirs qui n’étaient pas ou très peu chauffés. Très tôt le matin, on entendait les allemands qui se trouvaient dans la rue voisine. Des fois, pendant la nuit, malgré la surveillance, on organisait des « festous » entre amies. Les règles étaient strictes. On sortait le Jeudi. On allait en promenade. Parfois nos parents venaient nous chercher. Cependant, nous ne sortions pas tous les jeudis car certaines fois nous étions en retenu.

Les vacances d’été duraient trois mois : de juillet jusqu’au premier octobre. Nous avions huit jours à noël et à pâques, beaucoup moins que maintenant. Comme mes parents étaient agriculteurs, on les aidait à la ferme : on gardait les animaux, on participait aux vendanges. Pour les travaux de la ferme, on se réunissait entre voisins. Le « dépicage » (une grande machine qui moissonnait le blé) tournait d’une ferme à l’autre. Dans notre enfance, à l’écart de l’école, on ne faisait pas vraiment de sport, à part en vacances. On ne partait jamais au ski.

 

La guerre :

Lorsque la guerre a commencé, j’avais douze ans. Cette année là, j’ai fait beaucoup de choses (j’ai passé mon certificat d’étude, j’ai fait ma première communion…) Je me souviens du moment où les réfugiés sont arrivés. Chaque famille, selon la taille de leur habitation, devait accueillir un ou plusieurs réfugiés (Parisiens, belges…). Tout un village de l’Est s’est installé à Marcillac. Nous avons accueilli une belge qui faisait de la couture pour gagner un peu d’argent. Je me souviens que nous avions du mal à comprendre son accent, ce qui nous faisait rire. De Marcillac, on entendait les bombardements qui provenaient du midi. Aucun membre de ma famille n’a participé à la guerre.

 

Conclusion et ressentis :

Mon ressenti : J’ai apprécié le fait que nous n’étions pas de la même génération. J’avais l’impression d’être dans un autre monde. Cependant, j’ai beaucoup apprécié cet échange, la patience des jeunes à mon égard et j’en suis admirative. C’est la première fois que j’ai utilisé un ordinateur. J’ai pu découvrir un outil d’un autre monde (le monde d’aujourd’hui). Malgré le fait que j’ai beaucoup hésité, et eu du mal à comprendre au début, les jeunes m’ont beaucoup aidé, et aucune timidité ne s’est immiscée entre nous. Comme nous n’avons pas eu énormément de séances, je n’ai pas pu totalement me familiariser avec l’ordinateur et cela reste encore très difficile pour moi. Mais ce n’est qu’un début…

Le ressenti de Maëva et Luana : Nous avons beaucoup aimé cette rencontre avec les seniors de la maison de retraite. Cela nous a permis d’apprendre des choses sur le mode de vie, les habitudes et les façons de faire d’antan. On a pu faire la différence entre nos deux époques mais aussi tisser des liens intergénérationnels. De plus, cela nous a permis de transmettre notre aisance sur les nouvelles technologies. Cela a été bénéfique et enrichissant. Dommage que ce soit terminé…

 

Maeva

Luana

 

 

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