Les guerres
ACarol GUZY (1956 - )
Fernande MOUYSSET
avec Tifany DOUMAYZEL
Je pense que cet enfant essaie de fuir la guerre. En ce moment je vois beaucoup d'images comme ça sur le journal ou à la télévision. Je pense que ces gens fuient le terrorisme. Le monde change, cela n'existait pas il y a quelques années. Parfois ça me rend triste de voir tout le malheur qu'il y a dans le monde. J'ai connu la guerre 1939-1945, j'avais 17 ans. J'ai un ami qui est resté 9 ans sans rentrer chez lui. J'ai un livre qui raconte tout ce qu'il a vécu. Au début de la guerre j'étais dans une ferme et au moment du repas il y avait un facteur qui passait et il venait manger avec nous. Ce jour là c'est lui qui nous annonça que la guerre était déclaré. A ce moment un domestique posa sa fourchette et partie. On ne le revit plus car il ne voulait pas aller se battre. J'ai un oncle et un beau-frère qui ont était prisonniers pendant 5 ans. On a eu du mal pour se chauffer, s'habiller... J'ai un neveu qui a fait la guerre d'Algérie. Il faisait du bateau et avec une vague il s'est fait emporté, on ne la pas retrouvé...
Yvonne LE GOUIC
avec Simon GARRIC Valentin MUAMBA
Cette photo représente un camp de réfugiés. On peut voir que des réfugiés font passer des enfants en zone libre. Ils veulent retrouver la liberté. Dans mon village, une jeune fille avait des relations avec les allemands, elle a été promenée dans tout le village pour lui faire honte. Mon village n'a pas vraiment connu la guerre. J'entendais des bombardements, de Limoges. Mais je ne manquais de rien car nous avions de la vollaile, le jardin, des vergers, de la farine, de l'huile de noix. Parfois, des allemands ramassaient des chataîgnes et nous les regardions passer puis nous nous cachions. Quand les allemands sont passés devant notre maison, papa a vidé les armoires et a été tout cacher dans un champ de topinambours. Les allemands sont ensuite partis vers Aubin, étant coincés avec leurs chars sur une route, ils ont rebroussé chemin et ont fait deux otages. Par peur de repraisailles, nous sommes restés dormir à la belle étoile. Toute la nuit, nous avons entendu des coups feu. Vers Saint-Cyprien, les allemands ont trouvé un poste émetteur et ont mis feu à la maison. Le même jour, un ami de mon frère qui a lancé une grenade sur les allemands a été tué par ces derniers. Les allemands ont pris une voiture à mes cousins et l'ont abandonnée cassée du côté de Rodez.
Maryse Valette
avec Amandine Chloup
et Anceline Brioudes
Cette photo me rappelle mon enfance lors de l'occupation allemande. Au moment de leur retrait vers l’Allemagne, lorsqu'ils remontaient la nationale vers Verdun, la peur nous faisait fuir le village pour nous retirer dans les bois. Mes parents nous faisaient passer entre les fils de barbelés pour nous mettre à l'abri dans les bois en attendant le départ de la colonne. Une nuit, une garnison militaire s'est arrêté devant notre porte. Ils frappèrent violemment pour nous réveiller. Toute la famille était effrayée ne sachant pas ce qu'ils nous voulaient. Ma grand mère après avoir ouvert la porte vit plusieurs militaires qui ne voulaient que de la lumière afin de pouvoir lire leurs cartes d'état major. En repartant, ils furent discrets, humbles et polis. Même si j'étais enfant, cela m'a marqué profondément et cela est encore gravés dans ma mémoire. Le plus impressionnant était de les trouver si gentils avec ma famille alors que tout le monde les craignaient et les détestaient, les insultes fusaient.
Marie-Therese GARRIGUES
avec Maxime LASCROUX
et Dorian CASSAGNES
On peut voir sur cette image, plusieurs personnes aidant un jeune enfant à passer les fils barbelés. On imagine que ces personnes veulent aider l'enfant à avoir une vie meilleure donc être libre. Ces fils barbelés représentent la prison, l'enfermement, l'exiguïté du monde. On pourrait penser que toutes ces personnes rêvent d'un monde meilleur en quittant leur pays en guerre.